Publié le 20 Décembre 2017
Dans nos coteaux et Monts du Lyonnais, les ruisseaux ont encore été à sec une grande partie de l’année, les agriculteurs ont du, dès cet été, nourrir leurs animaux avec les réserves hivernales par manque d’herbe dans les prés et, chose exceptionnelle, nous avons vu fleurir certains lilas à la Toussaint.
Au niveau international l’année 2017 aura été encore l’une des plus chaudes depuis qu’existent les observations météo.
Cyclones, inondations, sécheresses... se font de plus en plus puissants, les pollutions de nos grandes métropoles, l’utilisation de produits chimiques toxiques dans l’agriculture et dans l’industrie font des ravages sanitaires. Le risque nucléaire avec le vieillissement des centrales, la gestion de leurs déchets et la prolifération des armes atomiques constituent également un risque pour la planète terre et ses habitants.
Mais tout cela est déjà connu depuis fort longtemps et tous les sommets mondiaux du climat et de la terre qui ont eu lieu nous alertent et nous interpellent.
Rappelez-vous de ce que disait Jacques Chirac à Johannesburg en 2002 au Sommet de la terre: « La terre et l’humanité sont en péril et nous sommes tous responsables... Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Nous ne pour- rons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIè siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie ».
Un tout récent rapport de 15 000 scientifiques de 184 pays fait un constat plus qu’alarmant et sa conclusion est sans appel : « Nous mettons notre avenir en péril. Il sera bientôt trop tard pour dévier de notre trajectoire vouée à l'échec, et le temps presse... ».
La situation est paradoxale, alors même que nous n’avons jamais été aussi bien informés de cette situation intenable et qu’une grande partie de la population en a pris conscience, les Etats sont incapables de prendre les mesures nécessaires à la hauteur des enjeux constatés.
En fait, et on ne le dit pas assez, cette situation est le résultat de notre modèle de société capitaliste et libérale où ce sont les lobbys industriels et financiers qui mènent la barque.
Pour cela ils disposent d’un énorme arsenal médiatique et publicitaire pour nous encourager à consommer toujours plus et chercher à nous faire croire que le bonheur est dans le « progrès » et dans la possession des derniers produits « high tech ». Ce libéralisme économique est fondé sur l’idéologie de la croissance. Croissance qui a sans cesse besoin de nouveaux aéroports, de plus d’autoroutes, de plus de pesticides pour produire davantage, ... tout en détruisant et en utilisant tou- jours plus nos ressources naturelles, qui, elles, sont limitées.
Un proverbe indien dit : « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée et le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas». Une croissance infinie est impossible dans un monde fini.
Comme nous sommes tous collectivement responsables de la situation de notre planète, n’attendons pas tout de nos politiques pour changer le monde, commençons aussi à nous changer nous-mêmes, à modifier peu à peu nos comportements et à agir autour de nous et auprès de nos représentants politiques pour un monde plus sobre et plus humain.
« Soyez le changement que vous voulez dans le monde » nous enseignait Gandhi. Plus facile à dire qu’à faire mais on a déjà commencé et on continue à le faire. Malgré nos imperfections et nos contradictions nous essaierons de garder le cap.
Très bonne année 2018.
Antonio Gonzalez