Les œdicnèmes des coteaux du Lyonnais.

Publié le 24 Juin 2013

1DSCN9056-oedic-de-pres-3.jpgLes œdicnèmes des coteaux du Lyonnais.
Il y a quelques semaines, le samedi 6 avril, quelques adhérents de la LPO Rhône se retrou- vaient pour la sortie habituelle de printemps dans les coteaux du Lyonnais, malgré un changement de date tardif qui n’a pas permis à tous ceux qui l’auraient souhaité de participer ! Nous étions plus précisément sur le secteur de Sainte-Consorce, petite commune où les milieux agricoles sont encore assez importants, malgré la proximité de la ville, avec cultures céréa- lières, prairies, noisetteries et vignes résiduelles, mais aussi vallons boisés, haies, friches et quelques mares et petits étangs. L’objectif principal en était l’observa- tion de l’Oedicnème criard qui y niche en petit nombre avec quatre couples réguliers chaque année.
Nous nous rendions donc d’abord, à la recherche de cette espèce énigmatique, à laquelle on pourrait attri- buer tout le philosophique contenu de cette maxime, « pour vivre heureux, vivons cachés », vers un site de nidification repéré au préalable, à l’écart du village et encore épargné par les projets tortueux de développe- ment de l’agglomération si proche. Nous étions là sur le plateau de Méginand, à moins de 12 kilomètres de la place Bellecour !... Par chance, le couple espéré se lais- sait observer beaucoup plus aisément qu’à l’accoutu- mée, dans un champ à la végétation encore basse et bien verte où il n’avait jamais été noté nicheur les
années précédentes. Placés à quelques dizaines de
mètres du champ, nous pouvions appré- cier les détails du plumage des deux oiseaux, sans qu’ils ne se tapissent au sol comme c’est souvent leur
habitude ! Soupçonnant la présence probable de pous- sins dissimulés entre quelques mottes de terre, nous ne prolongions pas trop notre peut-être perturbante obser- vation ...
Un peu plus loin, toujours sur le même plateau, un second couple se dissimulait dans un chaume de maïs, déjà utilisé certaines années. Nous allions ensuite vers la commune voisine de Pollionnay, plus vallonnée et adossée aux premières pentes des Monts du Lyonnais. Un troisième couple était là, dans un champ dont il est fidèle occupant depuis plusieurs années, sous la ligne THT qui transporte son énergie invisible depuis le Charpenay.
Dans une vieille bâtisse de cette commune, nous avions la chance de retrouver, en plein jour, une Chevêche d’Athéna, fidèle du lieu, tranquillement installée sur un rebord de mur. Nous eûmes tous le plaisir d’admirer cette petite chouette aux yeux d’or, d’allure si sympa- thique ! L’espèce est encore bien représentée dans tout l’ouest lyonnais (malgré de nombreuses réfections de
vieilles maisons qui lui servaient de sites de nidifica- tion) alors qu’elle est devenue très rare dans d’autres régions de France. Derrière nous, une Fauvette griset- te, récemment revenue de l’Afrique lointaine, assurait mélodieusement son droit de propriété sur un bout de haie buissonnante !
Nous arrêtions là notre quête de l’oiseau invisible, mais j’apprenais quelques jours plus tard la présence d’un quatrième couple d’Oedicnèmes à La-Tour-de- Salvagny, entre la rive gauche du ruisseau de Charbonnières et le haut de ce village. Le secteur conserve donc ses quatre couples, comme noté depuis les années 1997-98, malgré quelques agrandissements des zones habitées, lotissements entre autres, mais pas encore les voiries redoutées ! Les couples choisissent les parcelles qui leur sont favorables à leur arrivée en mars, en fonction des cultures et des labours, puisqu’ils préfèrent les chaumes et champs à végétation rase ou éparse et délaissent les espaces très verts comme ceux présentés par le blé en herbe ou le ray-grass où ils ne peuvent compter sur leur mimétisme naturel pour se dissimuler. Ils changent souvent de champ en mai, après les semailles du maïs, cette année bien retardées par les conditions météorologiques, souvent pour une deuxième ponte, si la première a été détruite par les tracteurs ou les chats domestiques ! Ils vont alors s’ins- taller aux Grandes Terres ou dans le secteur très tran- quille de Montchosson.
Espérons les y retrouver encore ces prochaines années !

Dominique TISSIER

Rédigé par chante-ruisseau

Publié dans #Faune et Flore

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